Pennac
Nos "mauvais élèves" ne viennent jamais seuls à l'école. C'est un oignon qui entre dans la classe: quelques couches de chagrin, de peur, d'inquiétude, de rancoeur, de colère, d'envies inassouvies, de renoncement furieux, accumulées sur fond de passé honteux, de présent menaçant, de futur condamné. (...) Difficile d'expliquer cela, mais un seul regard suffit souvent, une parole bienveillante, un mot d'adulte confiant, clair et stable, pour dissoudre ces chagrins, alléger ces esprits, les installer dans un présent rigoureusement indicatif. Daniel Pennac, Chagrin d'école, Gallimard, 2007
Gardons-nous de sous-estimer la seule chose sur laquelle nous (les enseignants) pouvons personnellement agir et qui, elle, date de la nuit des temps pédagogiques: la solitude et la honte de l'élève qui ne comprend pas, perdu dans un monde où tous les autres comprennent
Daniel Pennac, Chagrin d'école, Gallimard, 2007